De Marseille à Rio de Janeiro, quelle gouvernance pour l’Eau ?
Hier, samedi 10 mars 2012, a eu lieu à Marseille la deuxième journée EAU, PLANÈTE ET PEUPLES, POUR UNE CITOYENNETÉ MONDIALE, organisée par la fondation France Libertés. Les étudiants du Master Médiation en Environnement y étaient dans le cadre du projet Porteurs d’Eau PACA soutenu par l’association des Petits Débrouillards.
Une réunion de concertation s’est tenue le matin afin d’exposer et préparer le Sommet des Peuples, événement alternatif à la Conférence de Rio+20 qui se tiendra en juin prochain au Brésil. De nombreux usagers de l’eau se sont réunis dans l’hémicycle de l’Hôtel de Région afin de travailler ensemble le message sur la gouvernance de l’eau. Parmi eux : associations de solidarité, mouvements militants, professionnels du secteur de l’eau et simples – mais non moins investis -citoyens.
André Abreu, de la Fondation France Libertés au Brésil a exposé les enjeux majeurs de la Conférence de Rio+20. Le premier est relatif au développement d’une économie verte en vue de l’éradication de la pauvreté. Le Sommet des Peuples devrait faire émerger un changement profond de la gestion de l’eau dans la société. L’économie liée à cette ressource essentielle devrait être basée sur le partage, car l’eau, indispensable à la vie, ne peut avoir de prix. Bien plus, l’eau est le symbole de la résistance contre la marchandisation du vivant et la financiarisation de la nature. Le second enjeu concerne une réforme éventuelle des organisations onusiennes pour une meilleure gouvernance mondiale de l’environnement et donc de la gestion de l’eau. Une vidéo de la présentation du site choisi pour le sommet non officiel de Rio a ensuite été diffusée. De plus amples informations sont disponibles sur le site www.cupuladospovos.org.br.
Miranda Moema, de l’Institut Brésilien d’Analyses Sociales et Économiques a expliqué le dilemme auquel le Brésil faisait face. Alors qu’elle qualifie l’Europe comme étant entrée dans une période de dépression, l’Amérique Latine quant à elle assiste à une euphorie, par sa perception d’amélioration de la vie grâce à la diminution de la pauvreté. Les surexploitations agricoles, minières et gazières ont en effet contribué au développement de ces pays. Cependant la question suivante est inéluctable : à quel prix pour l’environnement la résolution de la crise sociale se poursuivra t-elle ?
Alfredo Pena-Vega, directeur scientifique de l’Institut International de Recherche Politique de Civilisation a rapidement parlé de la création au sein de son institut d’un groupe de réflexion pour apporter des propositions concrètes partagées. Pour ce faire, des universités itinérantes ont été organisées et traitent de la question de l’eau. Le détail de ces propositions est consultable sur www.rio20-universites.org .
Rebecca Bernat.