Qu’est-ce que c’est ?
Un cycle de conférence durant toute l’année ! Avec des programmes printemps/été et automne/hiver.
Ces rendez-vous mensuels proposent à un public curieux de venir s’informer sur des sujets variés d’actualité et d’intérêt régional et d’échanger avec des scientifiques en toute simplicité.
Par qui ?
La délégation Provence et Corse du CNRS.
Quand ?
Les premiers jeudi du mois de 18h à 19h30.
Ces conférences se veulent accessibles au plus grand nombre.
Où ?
CNRS
Délégation Provence et Corse
Salle de conférences Pierre Desnuelle
31 chemin Joseph Aiguier
13009 MARSEILLE
Accès gratuit au campus Joseph Aiguier à partir de 17h et dans la limite des places disponibles.
Programme printemps/été 2018
Jeudi 1er mars 2018
“Accidentologie :
risques et solutions pour la sécurité des 2 roues à moteur en ville”
Dans les années 60, une grande partie des travailleurs se rendait sur leur lieu de travail en deux-roues motorisé. Ce mode de transport a ensuite été peu à peu délaissé au profit de la voiture individuelle, plus confortable, mais aussi plus sûre. Depuis une vingtaine d’années, le deux-roues motorisé connaît un regain d’intérêt. Pour le loisir, mais aussi pour les déplacements domicile-travail, notamment dans les grandes agglomérations congestionnées comme Paris, Lyon et Marseille.
Ces véhicules présentent en effet un certain nombre d’avantages pour leurs utilisateurs mais aussi pour la collectivité. Ils ont cependant l’inconvénient d’être plus dangereux, en premier lieu pour ceux qui les enfourchent. Depuis plus de 50 ans, l’accidentologie s’intéresse à l’insécurité de ces usagers, aux risques, aux mécanismes d’accidents et à leurs solutions.
Nicolas Clabaux, chargé de recherche au Laboratoire mécanismes d’accidents (IFSTTAR), viendra présenter les résultats de recherches récentes conduites sur le centre-ville de Marseille. L’exposé se conclura par la projection d’un court métrage réalisé par le CNRS sur ces travaux.
Pour réécouter la conférence cliquer ici.
Jeudi 5 avril 2018
“Les perturbateurs endocriniens, comment ça marche ?”
Les organismes vivants sont constamment exposés à de multiples composés chimiques exogènes, autrement appelés xénobiotiques. Cette exposition, active ou passive, se fait au travers de l’alimentation, de la médication, ou encore de l’utilisation de produits domestiques ou industriels. Certaines de ces substances peuvent agir comme des perturbateurs endocriniens (PE) en altérant le fonctionnement normal du système hormonal, favorisant ainsi l’apparition de troubles du développement, de la reproduction ou du métabolisme.
Depuis 10 ans, les chercheurs tentent de décrypter les mécanismes d’action des PE à l’échelle moléculaire. Malgré des structures chimiques très variées, ces substances sont capables de mimer l’action des hormones naturelles, principalement au niveau de récepteurs localisés dans le noyau des cellules. Mais au-delà de leurs effets individuels, l’activité biologique de ces molécules peut être différente selon qu’elles sont isolées ou en mélanges. De récents travaux décrivent cet « effet cocktail » et proposent un mécanisme moléculaire qui pourrait expliquer une partie des effets faibles doses des PE ainsi que certaines interactions médicamenteuses.
Vanessa Delfosse, chargée de recherche CNRS au Centre de biochimie structurale (CNRS/Inserm/UM), dont les recherches sont à l’origine de la découverte de cet « effet cocktail », a remporté le prix « Grandes avancées françaises en biologie » de l’Académie des sciences en 2016 pour ces travaux.
Jeudi 3 mai 2018
“Tara Pacific : les récifs coralliens, un joyau en danger”
Renouant avec les grandes explorations scientifiques du XIXe siècle, la célèbre goélette Tara réalise actuellement la plus importante étude multidisciplinaire jamais menée afin d’étudier l’état de santé et le devenir des récifs coralliens dans l’océan Pacifique.
Mais que sont les coraux ? Leur biologie reste peu connue, leur nature animale n’ayant été déterminée qu’au XVIIIe siècle. Pourtant, ils présentent des caractéristiques fascinantes : animaux à l’allure de plantes, ils forment une symbiose complexe avec des microalgues mais aussi avec de nombreux autres organismes. Leur longévité est exceptionnelle, pouvant atteindre plusieurs milliers d’années. Ils sont également à l’origine de la plus grande construction biologique au monde, les récifs coralliens. Ces derniers sont un parfait exemple d’un socio-écosystème, où biologie et services écosystémiques se mêlent étroitement. Pourtant, les récifs coralliens sont aujourd’hui l’écosystème le plus sensible aux changements globaux subis par les océans et donc fortement menacés.
Denis Allemand, professeur et directeur scientifique du Centre scientifique de Monaco, est co-directeur scientifique de l’expédition Tara Pacific. Il viendra présenter une synthèse des connaissances sur ces fabuleux organismes à l’interface entre biologie fondamentale et exploration scientifique.
Jeudi 7 juin 2018
“L’intelligence sociale du chien : pourquoi est-il le meilleur ami de l’Homme ?“
Le chien présente la spécificité d’être l’espèce animale qui vit au plus près de l’humain et qui coopère avec lui pour de nombreuses activités, comme le chien guide d’aveugle. Ces comportements des animaux sont guidés par des processus cognitifs complexes. Depuis une petite vingtaine d’années, l’éthologie cognitive s’intéresse à l’étude de la cognition sociale du chien avec l’humain : synchronisation comportementale, imitation, communication référentielle, sensibilité au comportement prosocial entre tiers, intentionnalité, théorie sur l’esprit d’autrui… Autant de capacités qui permettent au chien de s’adapter aux humains, et à l’humain de répondre aux besoins du chien. De récentes recherches montrent d’ailleurs l’étendue de ces capacités et le degré de similitude de la cognition du chien avec celle du jeune enfant.
Florence Gaunet, chargée de recherche CNRS au Laboratoire de psychologie cognitive (AMU/CNRS), est en charge d’études portant sur les processus cognitifs sociaux du chien présidant à son interaction avec l’humain. Elle viendra présenter les avancées de la recherche en cognition sociale canine interespèce.
Jeudi 6 septembre 2018
“Qu’est-ce qu’une cagole ? Plongée dans la culture populaire marseillaise”
Quiconque détient un tant soit peu de culture marseillaise est à même de distinguer une cagole des autres femmes. Cette figure locale possède en effet un style bien à elle, avec ses propres caractéristiques. Qu’est-ce qui fait une cagole ? Ou plutôt : qu’est-ce qui fait dire qu’une femme est une cagole ? Quels sont les traits culturels qui la différencient des « autres femmes » (langage, vêtements, attitude corporelle…) ?
Pour le comprendre la notion d’identité perçue revêt une importance déterminante, car on est plus « traitée de cagole » qu’on ne revendique « être une cagole ». Mais « qui traite qui de cagole » ? Cette question se pose d’autant plus que, depuis quelques années, l’usage du terme cagole se diffuse bien au-delà des frontières originelles du phénomène et que le personnage suscite une certaine curiosité médiatique, si l’on en croit les récents documentaires dont il a fait l’objet. Il s’agira aussi de montrer en quoi le style de la cagole se rattache au « vulgaire » et de comprendre pourquoi il perdure, en dépit de sa connotation péjorative.
Catherine Tourre-Malen est maître de conférences à l’Université Paris-Est Créteil et chercheur à l’Institut d’ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative (AMU/CNRS), viendra présenter les réponses que ses recherches en anthropologie ont pu apporter sur ce sujet.
N’hésitez pas à faire un tour sur le site du CNRS Provence-Corse où vous retrouverez le programme des conférences ainsi que les podcasts des conférences passées !